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D'autres Sidi El Djoudi

Au même nom, des personnes différentes :

Il y a bien d'autres Sidi El Djoudi

Lors de nos recherches sur le sujet, nous avons constaté que le nom Sidi El Djoudi revient plusieurs fois, dans des temps différents et dans des lieux différents. Nous pouvons confirmer que Sid El Djoudi Benlahdj n'a rien à voir avec Sidi El Djoudi d'Alger, dont une trace de Wakf lui appartenant date de 1832 (Boudria, 2007). De même, Nous ne connaissons aucun lien avec Sidi El Djoudi de Bouarfa à Blida, ni de Bizert en Tunisie, ni de Laghouat, ni de Biskra. Les descendants de Sid Djoudi de Biskra (décédé juste au début du 20eme siècle) affirment que leur ancêtre descend de Sidi el Djoudi Belhadj de Hammam Guergour mais nous n'avons aucune preuve pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. Parmi les autres, nous dressons les portraits rapides des plus célèbres Sidi El Djoudi à côté de Sidi El Djoudi Belhadj.

Sidi El Djoudi Amokrane
Abdelaziz Amokrane, dit Sidi El Djoudi Ben Ahmed Cherif El Abess Ben Abderrahmane est l'un des ancêtres de la dynastie des Ath Moqrane et l'un des sultans de Beni Abess. Durant son long règne qui débuta en 1510 pour s'achever en 1559, il fut le véritable fondateur de la Qalaâ Nath Abbes, un puissant royaume qui tint tête aux Espagnols et aux Ottomans. 
Abdelaziz Amokrane aurait pris les rênes du pouvoir aux alentours de 1510. Poursuivant l'œuvre entamée par son père (Ahmed Cherif) et son grand-père (Abderrahmane), il fédéra toutes les tribus installées sur les monts des Biban et étendit son influence vers le sud jusqu'aux confins du désert. Abdelaziz fut tué dans un combat et eut la tête tranchée par les Turcs à Tala-Mezida. Les Turcs, épuisés, renoncèrent à prendre la forteresse des Beni-Abbès et rentrèrent à Alger, emportant comme trophée la tête d'Abdelaziz, et qui, ajoute la tradition légendaire, La tête d'Abd-el-Aziz resta exposée, pendant une journée, à la porte Bab-Azzoun. A l'heure de la fermeture des portes, le gardien de Bab-Azzoun était dans l'usage de faire une tournée le long des remparts, pour prévenir les retardataires et les inviter à rentrer. Quand il poussa son cri habituel : Ne reste-t-il personne dehors. La tête prit la parole et répondit : ne reste que la tête d'Abdelaziz ; " Le pacha, informé de ce prodige, ordonna d'enfermer la tête dans un coffret en argent, et la fit enterrer avec pompe."
Son frère Sidi Ahmed succéda à son frère Abdelaziz, vers l'an 1560 et continua la lutte. Sidi Ahmed désigné par le titre de Mokrane (Amokrane, en langue berbère : grand, chef), qui va servir désormais de nom patronymique à ses descendants d'El Mokrani, (Mokrani 2012).

Sidi l'Djoudi Oulmi
Contrairement à plusieurs articles de presse et surtout des documents sur Internet, Sidi El Djoudi Belhadj n'est pas Sidi l'Djoudi Oulmi et n'a probablement aucun de lien de parenté avec lui. Selon (Ouartilani 1765), Sidi l'Djoudi Oulmi a vécu à la fin du 10e siècle de l'Hégire (16e siècle). Selon les témoignages anciens, Sidi l'Djoudi Oulmi aurait eu comme père Sid M'hammed originaire de la fameuse Saguiat el Hamra et comme mère, la fille de Sid Malek. Sid M'hammed, qui résidait à Eulma (d'où le qualificatif Oulmi), vint un jour apporter des offrandes à Sid Malek, merabet vénéré de la tribu de Zemmora, il s'éprit de la fille dudit merabet et la demanda en mariage, elle lui fut accordée, il l'épousa et retourna à El Eulma avec elle, mais peu après, il mourut obligeant ainsi sa femme à retourner chez son père ; elle était alors enceinte et au bout de quelques mois, elle mit au monde un fils, auquel on donna le nom de Djoudi. 
Le grand père maternel se chargea de son éducation et de son instruction ; il lui fit apprendre le Coran et les pratiques religieuses. Sidi El Djoudi se maria avec une jeune fille du pays  et eut sept fils : Ahmed, Touati, Mehdi, Ali, Yahia, Abderahmane et M'hammed. (Robert 1906). Sidi l'Djoudi Oulmi est enterré au cimetière de Tiknitchout près de Guenzet.

Bachaga Si El Djoudi
Un autre Si El Djoudi apparait presque deux siècles après la mort de Sidi El Djoudi Belhadj. Il s'agit du Bachaga Si El Djoudi en grande kabylie. En 1838, lors de son deuxième passage en Kabylie, l'Emir Abdelkader passa par Oued Sahel. Ce passage lui permit de nommer au poste d'Agha du Djurdjura Si El Djoudi, chef des Ait Boudrar, venu lui offrir ses services, L'Emir paracheva à la faveur de cette nomination l'organisation de la Kabylie. 
Si El Djoudi s'était rapproché de l'autorité française dans le courant de 1852 et fait investir du titre de Bachagha (chef des aghas) du Djurdjura en 1853. Si El Djoudi, noble et clairvoyant pendant les années où il sert la France, se transforme en rebelle quand il prend le parti de la révolte, à la fin de l'expédition de 1857. Le 9 juin 1857, les Beni-Sedka font leur soumission à Si El Djoudi, celui-ci reçoit l'accord et des sauf-conduits de l'état-major, pour ramener leurs notables et décider des conditions de la reddition. Les délégués sont immédiatement emprisonnés pour servir d'otages. Le vieux chef, dont la parole avait été violée, se voit forcé de rentrer en rébellion. Le bachagha Si El Djoudi, a été exilé en Syrie et mourut en 1863 à Jaffa (Palestine).


Date de création : 12/11/2017 00:05
Catégorie : Sidi El Djoudi Belhadj - Sidi El Djoudi
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