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Sa vie, son oeuvre

Sidi El Djoudi, sa vie, son œuvre

Hormis des traditions orales, nous ne possédons que très peu de source écrite et fiable sur l'origine de Sidi El Djoudi. Comme tous les mrabtines (ou Chorfa) d'Algérie, on évoque une origine de Saguia Hamra, de Fès ou même Tafilalet au Maroc.   De sa généalogie, on évoque une descendance du prophète Mohamed QLSSL par sa fille Fatima et son gendre Ali ben Abi Taleb (36e de génération) (El Moudjahid 2012). Il est donc Hosseindide pour certains, Idrisside donc Hassanide pour d'autres.

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Vraisemblablement, au 17ème  (le 11ème siècle de l'Hégire), le Marabout Sidi El Djoudi Belhadj (écrit aussi Ben Elhadj) vint de Seguia El Hamra, en traversant le sud algérien pour s'installer dans les montagnes de l'actuel Hammam Guergour. Il cherchait refuge derrière les montagnes où il se sentait plus en sécurité. Il décide de se consacrer à la méditation et enseigner le Coran, dans la région du Guergour où ses disciples furent nombreux, aidé par son assistant Hamad (des erreurs de transcription l'ont fait appeler Hanifou). Sidi El Djoudi avait élu domicile au lieu dit la Médina, un choix judicieux, dicté par la nécessite de s'isoler car la Médina se trouve sur une partie haute du village, où il érigea l'une des plus importantes écoles coraniques de la région (Cheurfi 2011).

Sidi El Djoudi donne une nouvelle vie au village en créant une zaouia (école coranique). Sa sagesse est reconnue dans toute la région même et le Bey de Constantine lui octroi une concession de plusieurs centaines d'hectares de terre dans le douar (village) de Aïn Turk de la Commune des Maâdid, afin d'entretenir la zaouia dont la renommée dépassait les limites de la région. Il n'y a pas longtemps que les descendants de cette noble famille (Djoudi) aliénaient encore leurs parts de biens.

Il conviendrait de signaler aussi, un dernier vestige de la puissance de ce Cheikh, qui construisit un petit barrage de pierres rouges, à fin de faire fonctionner un petit moulin de type Kabyle, rudimentaire mais résistant, puisqu'il existe encore, alors que d'autres ont été emportés par les crues du Bou-Sellam. Sidi El Djoudi devient le saint du village.

En l'an 1765, le Cheikh El Hocine El Ouartilani écrit dans son livre El Rihla (récit de son voyage pour le pèlerinage à la Mecque), que Sidi El Djoudi était un homme pieux et un exégète du Coran. Un homme qui a consacré toute sa vie à la religion et aux actes de bienfaisances envers ses concitoyens qui lui vouaient un profond respect. Il nous confirme aussi que Sidi El Djoudi a vécu pendant le 11eme siècle de l'Hégire mais il ne sait pas trop,  s'il a vécu un peu au 10eme siècle de l'Hégire (Ouartilani, 1765). Son texte a été repris intégralement (avec omission du début pour des difficultés de lecture) par El Hanfaoui dans son livre en Arabe qui défini aux successeurs comment étaient leurs prédécesseurs (Hanfaoui 1906).

Sidi El Djoudi serait né aux alentours de 1610. Il meurt à Hammam Guergour, vraisemblablement vers 1680 et enterré dans le cimetière qui porte son nom. De même les bains traditionnels à Hammam Guergour porte depuis fort longtemps son nom. Une mosquée et une nouvelle zaouïa, construite sur les décombres de sa zaouïa, portent aussi le nom de Sidi El Djoudi Belhadj. 

Mahieddine DJOUDI (2017) Site de Sidi El Djoudi Belhadj. djoudi@online.fr


Date de création : 28/03/2012 17:01
Dernière modification : 02/05/2012 16:52
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